31/05 – 01/06 – Potosi : le sud à 4060 mètres d’altitude !

Publié le par Rubito

 Enfin une nuit dans un vrai lit !! Au moins une semaine que je n ‘y avait pas eu droit.

Durant la matinée découverte de la ville la plus haute du monde : 4060 mètres d’altitude. Très mignonne, vivante, traditionnelle et bruyante. Les rues piétonnes, pavées et étroites, les maisons coloniales aux couleurs vives, les balcons en bois, tout ici montre un riche passé. La cathédrale, située en plein centre-ville, est magnifique. Une ville du soleil et du sud. Des petites échoppes tout le long des trottoirs ou l’on peut acheter de tout (pas de supermarché en Bolivie bien sur). Comme il n’y a aucune visibilité dans les croisements ils utilisent tous le klaxon pour avertir de leur arrivée.

Malgré l’altitude il doit faire une 20aines de degré durant la journée (la nuit c’est autre chose sans le soleil !).

 

 

 

 

 

 

Nous montons dans les tours de l’église San lorenzo sur la Plaza de Armas ou nous avons une vue sur toute la ville et sur les mines du Cerro Rico (« montagne riche »).

 

Un peu d’histoire : Potosi est fondée en 1545 pour exploiter la mine proche. Durant près de 60 ans, l'Europe s’enrichi grâce aux richesses accumulées par l'Etat espagnol : l'argent extrait de la montagne dans des quantités colossales alimente les caisses de la couronne espagnole tout en délaissant la population locale.

La ville devient rapidement la ville la plus peuplée d'Amérique derrière Mexico, avec au moins 200 000 habitants. Et tout au long du 16e et du 17e siècle elle devient la plus peuplée au monde (si l'on prend en compte la population des mines), et est restée la seconde plus belle ville du pays, après Sucre. Jusqu’au 19e siècle c’est une ville riche et prospère mais elle entame son déclin économique des le début du siècle car l’argent se fait rare et est remplacé par l’étain.

Aujourd'hui, bien que déclarées épuisées, les mines sont toujours exploitées artisanalement par les habitants, dans des conditions de sécurité toujours désastreuses pour les mineurs.

 

Et justement pendant cette première journée de visite nous partons visiter la mine de Potosi et  rencontrer les mineurs. Nous signons une décharge en cas de décès (!!!).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une expérience éprouvante et unique. Deux conditions : être bourré de coca et être relax et détendu. Fortement à déconseiller aux personnes claustrophobes ou facilement épuisées par la raréfaction de l'oxygène.

 

Par groupe de 8 nous descendons dans l’enfer et ce n’est pas une métaphore (voir le film la mine de l’enfer ou quelques choses comme ça…description éprouvante des conditions de travail). En raison de l'activité tellurique, la température à l'intérieur atteint allègrement 30 °C, et l'atmosphère y est difficilement respirable par manque d’oxygène. Il n’y a pas de lumière, des couloirs très étroits ou il faut être complètement accroupis pendant 20-30 mètres. 

 

Nous rencontrons quelques mineurs et notre guide qui est mineur également (comme toute sa famille) nous explique l’histoire de la mine. Curieusement malgré l’enfer dans lequel ils travaillent, aucun n’arrêterait de venir travailler. Leur famille est ici, leur vie aussi. Ils éprouvent un besoin de descendre dans la mine ou ils viennent travailler jusqu’à 12h par jours. La seule différence est qu’ils travaillent maintenant pour leur compte.

 

Encore un peu d’histoire : l'éprouvant travail du métal était assuré pour l'essentiel par des esclaves venus d'Afrique, tandis que les mines étaient exploitées par des autochtones, peut-être encore plus à plaindre tant leur espérance de vie était réduite. En effet des millions d’indiens mourront dans les mines à cause de problèmes respiratoires dus à la poussière ou encore lorsqu'ils restaient bloqués dans celles-ci après un éboulement. On dit que la quantité d'argent extraite des mines de Potosi suffirait à construire un pont au-dessus de l'Atlantique pour relier Potosi à la péninsule ibérique, mais les ossements de mineurs morts dans des accidents y suffiraient également.

 

Lorsque vous descendez dans la mine il est d’usage d’acheter des soft drinks, de la dynamite et de la coca pour leur offrir. Je conseils la coca et la dynamite qui a plus de succès que le soft drink (la coca surtout).

 

Nous terminons la visite en faisant exploser 4 bâtons de dynamites.

 

 

Diner le soir avec les filles, DJ (un hollandais) et Laura une allemande qui vient d’arriver et que je reverrais souvent pendant le trajet. Découverte du lama (pas mauvais mais un peu sec et pas très tendre) et du Thaya un dessert local à base de patate congelé avec de la confiture : dégueulasse. Et petit bar pour terminer avec des cocktails vu que c’est vraiment pas cher.

 

Le lendemain nous sommes prêts pour partir vers Sucre. Shopping toute la journée et tentative de visite de la Casa Moneda qui est un mémorial pour toutes les victimes de l’exploitation de la mine. Finalement nous ne pourrons jamais le voir car leurs horaires d’ouvertures sont un peu étranges et ont l’air de changer souvent. Et puis c’est la fête ici mais je ne sais pas trop pourquoi.

Entre le Pérou et la Bolivie j’aurais vite l’occasion de voir qu’ils font la fête sans arrêt et qu’il y a toujours une bonne raison pour.

Publié dans Bolivie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article